Gaël Perdriau, mis en cause dans une affaire de chantage à la vidéo intime visant son ancien premier adjoint Gilles Artigues, est entendu sous le régime de la garde à vue. Il a également été exclu de son parti, Les Républicains, ce mardi.
Ce mardi 13 septembre, cinq personnes, dont le maire Gaël Perdriau, sont auditionnées en garde à vue à Lyon par le police judiciaire, dans le cadre d'une information judiciaire sur un chantage à la sextape à la mairie de Saint-Étienne, selon plusieurs médias.
Les autres personnes mises en cause sont : le directeur de cabinet du maire, Pierre Gauttieri, la directrice de cabinet adjointe Claire Vocanson, ainsi que les deux personnes soupçonnées d'avoir co-organisé le chantage, Gilles Rossary-Lenglet et Samy Kéfi-Jérôme. Ils sont soupçonnés d'être impliqués, à différents niveaux, dans un chantage à la vidéo intime qui a duré des années à l'encontre de Gilles Artigues, ancien premier adjoint du maire de Saint-Étienne.
Le premier adjoint de la municipalité, Jean-Pierre Bergé, a déclaré ce mardi matin, devant la presse, que le maire est "actuellement auditionné à sa demande sur Lyon" avec les membres de son cabinet, "pour que la vérité éclate" face à ces accusations.
Gaël Perdriau exclu du parti Les Républicains
Suite aux révélations de cette affaire par Mediapart (le 26 août dernier), Gaël Perdriau a nié toute implication et même déposé plainte pour dénonciation calomnieuse. Ce lundi 12 septembre, le média en ligne a diffusé de nouveaux enregistrements accablants. Certaines de ces conversations sont des échanges entre Gaël Perdriau et Gilles Artigues au sujet de ce chantage.
Une procédure d’exclusion à l’encontre du maire stéphanois a été lancée par son parti Les Républicains. "S'il revient désormais à la justice, au vu des dernières révélations de ce lundi, de se prononcer sur la culpabilité et le degré d'implication de M. Perdriau, Les Républicains ne peuvent que condamner les méthodes ignobles utilisées par le maire de Saint-Etienne à l'encontre d'un rival politique. Ces méthodes sont indignes d'un élu de la République et de tels actes sont totalement contraires aux valeurs portées et défendues par Les Républicains au sein du débat public", explique le parti dans un communiqué ce mardi.
Du côté de la majorité stéphanoise, 42 élus de la majorité ont réagi dans un communiqué. "Au vu des derniers éléments fournis par Mediapart, nous nous sommes réunis avec gravité ce lundi 12 septembre et avons souhaité nous exprimer. Nous condamnons avec la plus grande fermeté les propos ignobles tenus dans les derniers enregistrements diffusés, et sur lesquels la justice devra se prononcer. Engagés et responsables, nous nous attachons à mener la mission que les Stéphanoises et les Stéphanois nous ont confiée avec la rigueur qui nous a toujours guidés. Nous pensons très sincèrement à l’ensemble des familles touchées par les conséquences de cette affaire.", déclarent-ils.