Dès son arrivée à Paris, ce jeudi, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a rompu son silence suite aux fortes tensions qui ont opposé la société civile aux forces de l’ordre depuis le décès du jeune Nahel à Nanterre, et notamment du passage à tabac d’Hedi, à Marseille, dont un policier de la BAC serait responsable. Donnant le ton, le ministre n’a pas hésité à prendre position, affirmant son soutien à sa police.
S’il n’a pas souhaité commenter les accusations pesant sur les policiers mis en cause dans l’agression d’Hedi, Gérald Darmanin a plaidé l’égalité de traitement devant la loi : « les policiers ne réclament pas l'impunité. Ils ne réclament pas non plus être au-dessus des lois. Ils réclament de ne pas être au-dessous des lois » a-t-il déclaré.
Darmanin dénonce les « procès médiatiques »
Au cours de son discours, le ministre de l’intérieur a tenu à rappeler l’importance de la présomption d’innocence, et ce, même lorsqu’un policier est soupçonné. « Les policiers ne peuvent pas être les seules personnes en France pour lesquelles la présomption d'innocence ne compte pas, pour qui les procès médiatiques l'emportent sur le procès juridique et pour qui elle est remplacée par la présomption de culpabilité » a-t-il ajouté.
Le calme peine à revenir dans les rangs de la police
Dans la foulée, le ministre a également reçu les syndicats de police à Beauvau, qui se sont dits « satisfaits » de cette entrevue. Cette réunion s’est voulue être un pas vers le retour au calme pour les services de police, qui étaient en crise depuis l’incarcération d’un policier impliqué dans le passage à tabac d’Hedi.
Malgré cela, la colère ne semble pas retomber dans les rangs. Depuis les émeutes survenues il y a maintenant un mois sur l’ensemble du territoire français, les forces de l’ordre se disent toujours en attente d’une quelconque récompense vis à vis de cette difficile mobilisation : « Après la réponse courageuse des forces de l'ordre qui ont fait front, on aurait espéré que vienne le temps de la gratitude, des médailles, et c'est tout le contraire, puisque commence désormais le grand procès de la police » a notamment déclaré un haut responsable d'un syndicat de commissaires de police.