Emmanuel Macron aura-t-il la peau de l’un des piliers de l’extrême-droite lyonnaise ? Ce mercredi soir, le Président de la République était au dîner du Crif. Dans un contexte particulièrement tendu où les actes antisémites sont en très forte augmentation (+74% en 2018), les représentants de la communauté juive attendaient des gages de la part du chef de l’État.
Outre certaines mesures fortes dont l’inscription de l’antisionisme dans la définition de l’antisémitisme, Emmanuel Macron a demandé la dissolution du Bastion Social. Ce groupe d’extrême-droite qui fait partie de la nébuleuse identitaire lyonnaise a été fondé en 2017, par des militants du GUD (Groupe d’Union Défense). Ce groupuscule a séduit de nombreuses personnes qui ont fait grossir les rangs du Bastion Social à Lyon.
Le « Bastion » est fréquemment accusé de « provocation à la haine raciale et à la violence en raison d’une origine ethnique, en état de récidive légale » et « apologie de crime contre l’humanité ». Et les autorités publiques n’en sont pas à leur premier coup d’essai pour dissoudre la structure. En 2018, plusieurs manifestations demandaient la dissolution d’un de ses locales à Lyon. La même année, c’est son chef, Steven Bissuel, qui était condamné à 20 000 euros d’amende pour des dessins et textes antisémites sur les réseaux sociaux. Enfin, en novembre 2018, c’est Gérard Collomb, fraichement revenu à Lyon après son passage au Ministère de l’Intérieur, qui faisait fermer le Pavillon Noir sur les quais de Saône. La décision faisait suite à un arrêté municipal. Mais le chantier reste considérable car le Bastion Social n'est qu'un des nombreux groupuscules identitaires lyonnais.