Elle fait partie des athlètes lyonnaises en lice à Tokyo. Annouck Curzillat, 29 ans, participe à ses premiers Jeux Paralympiques. Nous l’avions rencontré fin juillet quelques jours avant son stage terminal de préparation à Vichy. Accompagnée de sa guide Céline Bousrez, elle concourt dans une discipline complexe : le triathlon.
Annouck Curzillat est atteinte d’une rétinite pigmentaire : "Mon champ visuel et mon acuité sont très réduits, du coup je perçois la lumière mais sur des contrastes assez forts. Du coup ça me permet pas de me déplacer sans canne blanche, j’ai besoin d’une aide au déplacement. J’ai quand même la perception de la lumière et même si ce n’est pas beaucoup, pour moi c’est déjà beaucoup." Cependant, la maladie ne l’éloigne pas de la pratique. Celle qui a fait du sport plus jeune pour "le plaisir, s’aérer l’esprit", a goûté au ski, l’équitation, l’escalade, ou encore l’aïkido.
Une triathlète également kinésithérapeute
En 2014, elle se met au triathlon. Depuis, malgré des débuts difficiles, l’athlète, également kinésithérapeute, a remporté des trophées : elle est en effet sextuple championne de France. À Tokyo, Annouck sera accompagnée d’un guide. Ce dernier ne doit pas avoir fait de "course internationale, avec la Fédération internationale, de moins de 12 mois pour pouvoir guider", précise t-elle.
Au Japon, il n’y a pas le droit à l’erreur, pas de seconde chance contrairement à d’autres sports, tout se joue sur une unique épreuve. Elle va réaliser une course comprenant 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course à pied. Sur ces Jeux, Annouck reste prudente sur ses chances de médailles.
Des Jeux dont le report a été difficile à encaisser pour la native d’Annecy.
À 3 ans des Jeux de Paris 2024, sa performance à Tokyo pourrait influencer sa participation. "Il y a des moments, j’ai envie d’y croire et d’y aller, d’autres moments je sais pas si je vais avoir l’énergie d’aller jusque là. Je me dis c’est Paris, c’est dans 3 ans, mais je me dis aussi encore beaucoup de sacrifices et Dieu sait que j’en ai déjà fait depuis 2015, que je m’accroche à trouver des guides, à m’entraîner, à jongler avec mon travail… C’est sûr que ça fait envie, après est-ce que je vais avoir l’énergie ? Je me dis qu’en améliorant beaucoup de paramètres, je peux être encore plus performante. Est-ce que je vais avoir l’énergie et la force mentale d’aller jusque là ? Mes résultats que je vais faire le 28, vont peut-être m’aider à mieux savoir vers où je veux aller", explique t-elle.
5e aux championnats du monde, 4e aux championnats d’Europe, quel sera la place de la multiple championne de France aux Jeux Paralympiques ? Rendez-vous ce samedi 28 août pour la réponse et l’épreuve de triathlon d’Annouck Curzillat.