Au moment d'éplucher les comptes de l'Opéra de Lyon, sacré meilleur opéra du monde en 2017, sur la période de 2010 à 2019, les magistrats de la Chambre régionale des comptes (CRC) d'Auvergne-Rhône-Alpes ont scruté et mis en lumière le train de vie du directeur général de l'époque, Serge Dorny, lequel apparaît dispendieux.
Les frais de Serge Dorny, qui a quitté ses fonctions à l'Opéra de Lyon pour rallier celui de Munich en juillet dernier, « ont flambé entre 2010 (57 982 euros) et 2014, où ils ont atteint 156 312 euros ».
Parmi eux, 3 739 euros de frais de taxis, « alors qu’il disposait d’une voiture de service », indique la CRC, et que la majeure partie de ces frais était rattachée à un ordre de mission.
Le directeur, qui touchait un salaire annuel de 291 000 euros, aimait également se faire plaisir au moment de choisir les hôtels dans lesquels dormir, les restaurants dans lesquels manger et boire de grands crus, sans compter les cadeaux de toutes sortes.
Un train de vie connu de tous
« Alors que la règle implicite prévoyait que le directeur général loge dans des hôtels 4 étoiles, “voire” 5 étoiles, 70 % des nuitées qui lui sont remboursées concernent des hôtels 5 étoiles (ou équivalents en Relais et Châteaux) », précise la CRC.
En 2014, sur les 203 repas auxquels a participé Serge Dorny et qui ont été pris en charge par l’Opéra de Lyon, 40 ont été supérieurs au prix plafond de 90 euros, dont quatre supérieurs à 165 euros par personne, et nombreux sont ceux où des bouteilles de grand crus venaient corser l'addition.
Encore plus étrange, indique la Chambre régionale des comptes, « la nature de ces dépenses n’a jamais été cachée, mais au contraire systématiquement justifiée, sans que les administrateurs y prêtent véritablement attention ». Bien que ces remboursements n'aillent à l’encontre d’aucune règle interne, certains montants peuvent étonner.
Enfin, selon le rapport, les collectivités locales et l’État, qui siègent au conseil d’administration, ne pouvaient méconnaître ce fonctionnement.