La saison 2020-2021 de l’Olympique Lyonnais est un échec total. Deuxième budget de France, Lyon n’a non seulement pas su profiter des errements du Paris Saint-Germain pour décrocher le titre de champion de France qui le fuit depuis 2008. Pire, il n’a même pas été capable de terminer sur le podium. Le tout dans un exercice sans coupe d’Europe ce qui, on en était sûr, allait favoriser l’équipe de Rudi Garcia. Las ! A l’image d’une dernière sortie cataclysmique contre Nice (2-3), cette équipe a manqué de régularité et d’âme. Les leaders sont toujours aux abonnés absents. Memphis Depay brille par ses statistiques mais son influence n’a jamais approché celle d’un Lisandro Lopes ou d’un Sonny Anderson. Anthony Lopes vient de vivre la saison la plus difficile de sa carrière, plombée par une pléiade de polémiques et d’erreurs. Prolongé de deux saisons, Marcelo est considéré par ses dirigeants, Juninho en tête, comme une valeur sûre de la Ligue 1 à son poste. Au point d’essayer de nous faire croire qu’il est plus intéressant de conserver le Brésilien plutôt que de faire revenir Joachim Andersen, ciblé par plusieurs cadors de Premier League !
Depuis le dernier titre de l’OL en 2008, Lille a été champion de France deux fois. Et pourtant, la France du foot s’accorde à penser que l’OL est un plus grand club que le LOSC. Foutaise ! Avec son budget, ses installations, ses joueurs, Lyon était évidemment mieux armé que Lille au début de la saison. Des Lillois qui, en plus, ont dû se farcir la Ligue Europa pendant six mois. C’est étonnant car, à l’OL, on a entendu chaque année de Ligue Europa que l’enchaînement des matchs jeudi-dimanche était une épine dans le pied ! Foutaise ! Une excuse de plus irrecevable pour un club qui n’arrive plus à gérer les tournants des saisons.
Champion d’automne, l’OL s’est sabordé au cours d’une seconde partie de championnat rythmée par les rumeurs autour de l’avenir du coach. Comment diable fait ce club pour ne jamais apprendre de ses erreurs ? Dans les mêmes circonstances, la fin de l’ère Gérard Houllier avait été un calvaire, même si personne ne veut s'en souvenir. Les dernières semaines de Rémi Garde avaient aussi été difficiles. Et il avait fallu que Bruno Genesio confirme l’imminence de son départ pour que l’équipe sorte la tête de l’eau et arrive à arracher le podium à la fin du championnat 2018-2019.
Rudi Garcia est dans l’œil du cyclone des supporters de l’OL. Il l’était de toute façon depuis son arrivée. Dans quelques années, le coach pourra, sourire en coin, se vanter d’avoir lancé Yaya Soumaré, Florent Da Silva, Malo Gusto, Habib Keita (la belle affaire, au maximum 15 minutes en cumulé !). Il pourra aussi, et cette fois-ci on est sérieux, rappeler que son OL a réussi l’exploit d’éliminer coup sur coup la Juventus Turin et Manchester City en Ligue des Champions. Par contre, il n’a pas ramené l’OL à sa place, en Ligue des Champions. Cet échec est le sien, il doit l’assumer.
Jean-Michel Aulas et Juninho ont aussi évidemment leur part de responsabilité. Le crédit du Brésilien semble encore illimité aux yeux de certains fans. Il n’a probablement pas toutes les cartes en main. Mais quel directeur sportif les a ? Il y a trop d’incohérences dans un club qui, par exemple, vante les promesses de trois jeunes défenseurs centraux (Diomandé, Lukeba, Ndiaye) puis semble sur le point d’engager un central expérimenté (le Rennais Da Silva) pour faire le nombre. Où va notre OL ? En Ligue Europa. Si on veut positiver, on dira après tout que ce n’est pas si mal. Car on connaît beaucoup de grands clubs français qui aimeraient terminer quatrième quand ils ratent leur saison.